Réintroduisons les cours de français dans les écoles professionnelles et commerciales !

Ne privons pas les apprenti.e.s de l’étude de leur langue !

Aujourd’hui, c’est l’enseignement du français qui se meurt et demain ? La langue nationale[1] est incontestablement la branche qui subit le plus violemment l’impact de la réforme de la formation d’employé.e de commerce et avant elle, celle de gestionnaire du commerce de détail.

Elle a fait l’objet d’une réduction drastique en termes de contenus et de dotation horaire[2]. En effet, les auteurs de la réforme n’ont de la maîtrise de la langue nationale qu’une vision utilitariste, réductrice et affligeante, cette dernière se résumant à apprendre à répondre poliment au téléphone, à différencier les registres de langue ou à conjuguer correctement le conditionnel, fort pratique il est vrai, pour répondre correctement au téléphone ! Il s’agit bien là des objectifs de la réforme et non d’une synthèse teintée d’ironie…

Fini la lecture, l’argumentation, une bonne maîtrise de l’orthographe et de la grammaire. Fini la culture, la littérature, la poésie, l’analyse d’articles de presse, les sorties culturelles.
Résultat de la manœuvre, le contenu du programme de la langue nationale sera largement enseigné par des enseignant.e.s d’autres branches, aucune compétence spécifique n’étant requise pour transmettre des notions aussi basiques que parler poliment… Aurevoir les enseignant.e.s de langue nationale !

Et pourtant ! Seule la langue nationale dans laquelle s’expriment nos élèves permet à ces derniers d’élaborer une pensée structurée, de construire une réflexion, d’interroger et de saisir les enjeux et la complexité du monde dans lequel ils évoluent. Il s’agit du principal vecteur d’émancipation, de culture et d’humanisation et il a été réduit comme peau de chagrin… La réforme ne voit dans la langue nationale que le moyen d’intégrer une pensée standardisée, robotisée et surtout sans développement de l’esprit critique, ce dernier ayant fait l’objet d’une éradication totale.

Pour garantir un avenir professionnel, social, culturel et économique à nos élèves et leur permettre de continuer de se former, de progresser, de s’émanciper, de saisir les enjeux du monde ou de se réorienter, nous demandons que la langue nationale sorte des compétences opérationnelles, à l’instar de l’anglais dans certains cantons et qu’elle constitue une branche à part entière.

Cela est indispensable puisqu’il s’agit de la langue première des élèves, langue dans laquelle ils s’expriment, pensent, rêvent et se construisent en tant qu’individus libres, capables de comprendre, de choisir et de se déterminer. Nous demandons un vrai cours de français, de qualité et qui intègre les compétences opérationnelles comme prévu.

Soutenez-nous ! Ne privons pas les apprentis de culture générale aux apprenti.e.s ! Ne renonçons pas à la qualité ! Exigeons le meilleur ! Continuons d’émanciper !

Pour les élèves, les enseignant.e.s et le droit à l’éducation, signez la pétition !

Pétition adressée au ministre de l’Éducation et au SEFRI : sauvons le français, notre langue nationale !

Apprendre c’est se préparer à être libre, et donc à réaliser la promesse de la démocratie. Ce n’est pas juste avoir quelques clés pour s’intégrer au monde tel qu’il est. [1]

Avec la réforme de la formation professionnelle commerciale, les élèves n’apprennent plus à réfléchir, ni à lire et à écrire, ils répètent inlassablement les mêmes principes, les mêmes attitudes standardisées dans les trois lieux de formation.

A l’école professionnelle, on n’apprend plus aux élèves à penser pour se construire en tant qu’individus libres, on leur apprend à se conformer et à se soumettre à l’autorité professionnelle. Dispenser un enseignement strictement axé sur la pratique professionnelle, impossible à faire valoir ailleurs, donc mettant en péril la possible réorientation de ces jeunes en formation, voilà ce qui est attendu des enseignants de français.

Fini la lecture, l’argumentation, une bonne maîtrise de l’orthographe et de la grammaire ! Fini la culture, la littérature, la poésie, l’analyse d’articles de presse, les sorties culturelles !

Pour garantir un enseignement digne de ce nom, émancipateur, stimulant, mobilisable partout et en tout temps et qui permette de construire et de se construire, sortons le français (langue nationale) des domaines de compétences opérationnelles pour en faire une branche à part entière comme c’est déjà le cas pour l’anglais dans le canton de Vaud !

Soutenez-nous ! Signez la pétition !